Lacan-araña. heraldo de topología

Du (néo)féodalisme aux pères cannibalistes — aller- retour


Texto:

2. Appendix

Il existe un tel genre — les notes en marges. Mon rapport est exactement cela. Il est né comme le produit incident du travail du cartel consacré au texte de Lacan L’Étourdit. Mais depuis que ce produit a été fabriqué, il vaut la peine de le c onserver.

En même temps, l’écriture faite pour la revue sera légèrement différente de celle réalisée lors du “Congrès des Oiseaux Migrateurs”. Cependant, les différences seront mineures, mais ils donneront matière à réfl exion à ceux qui aiment résoudre les nonogrammes.

0. Quand les pères étaient explicites…

Aujourd'hui je vais parler des considérations actuelles, de la guerre et de la mort.

Freud nous a montré comment faire des coupures dans de tels sujets un peu plus forts que celles faites par la plupart des historiens et des sociologues. Grâce au programme scolaire, nous sommes habitués à distinguer très rationnellement les causes et les prétextes de la guerre. Casus belli — si Idéologique et bourré d’affect artificiel, masque la machine froide et insensible des causes rationnelles. La psychanalyse apporte ici une autre coupure. Freud remarque que ces causes les plus rationnelles qui sont supposées être à la base de la guerre sont un déguisement presque parfait pour les aff ects les plus forts, représentant une causalité réelle. Alors parlons de ces “presque”.

Donc, notre point de départ sera l'armée russe moderne et la mobilisation annoncée le 21 septembre de 2022. Ce n'est un secret pour personne que cette mobilisation a été très étrange pour l'armée du XXIe siècle.

Notre connaissance du discours du capitalisme, ainsi que l'analyse historique sans prétention, nous incitent à penser de la manière suivante. L'armée de l'état capitaliste, comme toute autre branche de la production, doit minimiser les coûts de cette production et augmenter sno effiсacité.

Dans le cas de l'appareil militaire, il s’agit de maximiser la production de la mort et d’améliorer l'effi cacité de l'exécution des tâches stratégiques militaires, on cherche aussi la minimisation des coûts: soit de coûts purement économiques ou incarnés dans le corps des hommes conscrits.

De plus, dans le contexte de la concurrence entre États, il est naturel de croire qu'une armée effi cace est ce dont l'impérialisme local a besoin pour promouvoir ses intérêts.

Mais il semble que cette mobilisation évoquée ne correspond pas à ce qui vient d'être dit. Sinon, devant quelqu'un qui a repoussé et déployé ses ailes, il ne serait pas nécessaire d’attraper le vent arrière qui nous transporte dans d'autres pays.

Pour notre tâche, il suffi t de noter que la mobilisation actuelle a produit une armée complètement inapte. Je vais expliquer de quoi il s'agit.

Ce qui, auparavant, sur le simple tour impérialiste de la propagande russe s'appelait “la deuxième armée du monde”, est maintenant en grande partie composé de personnes qui non seulement ne savent pas se battre, mais qui ne veulent pas le faire.

Nous savons bien que les gens qui se sentent antimilitaristes ont été massivement appelés en armée. Il suffi t de rappeler l'oxymore où les convocations étaient délivrées aux personnes arrêtées lors de grèves antimilitaristes.

Et nous sommes également conscients des rafl es massives dans les lieux publics et dans les entreprises avec la retouche des billets militaires des hommes. En même temps, beaucoup des conscrits ne recevaient même pas les uniformes nécessaires aux soldats et les gens devaient les acheter en privé. Bien sûr, ceux d'entre eux qui avaient les moyens pour le faire.

On n’a pas besoin de parler de l'eff i cacité de cette armée, je crois. Les cartes des hostilités sont sur Internet pour ceux qui sont intéressés.

Bref, la situation actuelle ne correspond pas vraiment aux idées sur le sens et les fonctions des forces armées par défaut.

Mais en fait, c'est seulement en tant que nous ignorons l'histoire. En effet, nous connaissons la période où les armées étaient pour la plupart composées de personnes qui ne savaient pas comment et ne voulaient pas se battre. Il s’agit de l'armée féodale. Pour tout aller, je voudrais souligner que le phénomène, sur lequel je vais me concentrer ci-dessous, n'était pas un phénomène omniprésent. Il a eu lieu chez les peuples francs, anglo- saxons, latins et même slaves aux diverses périodes du haut Moyen Âge. En tout cas, nous ne nous intéressons pas ici à la précision spatio- temporelle, mais à la structure même du phénomène.

Donc, cette armée féodale dont je parle, dans son ensemble, se composait de deux parties principales. Cette division a été fi xée même au niveau de la langue. En Latin médiéval, nous rencontrerons deux mots diff érents: miles y pedestrian.

Miles se traduit par “guerrier”, mais en fait, ce mot n'était utilisé que pour désigner la cavalerie. Qui sont donc les pedestrian? Et ce mot se traduit littéralement par “ceux qui marchent”, c'est-à-dire l'infanterie.

En somme, l'armée féodale était composée de guerriers et de ceux qui marchaient à pied — des gens jamais classés parmi les guerriers.En passant, même le mot russe qui désigne l’infanterie “пехота” refl ète la position de ces mêmes pedestrian, car il contient le suffi xe diminutif -“от”. En même temps, ceux qui “marchent à pied” sur le champ de bataille présentaient la majorité absolue. Et l'infanterie était principalement composée d'hommes paysans appelés à la milice féodale. Comme il n'est pas diffi cile de deviner, ces paysans n'étaient pas enthousiastes à l'idée de se battre. Et, bien sûr, ils ne représentaient aucune menace réelle ni pour la cavalerie lourde, qui balayait la milice au clic d'un doigt, ni pour les tireurs à cheval qui éliminé une telle foule absolument (sous zéro).

Remarquons que dans la philosophie de gauche moderne en général, on peut parler d'un certain néoféodalisme qui se régénère comme on dit dans le capitalisme. Mais nous n'irons pas dans cette direction. Il ne faut pas, après de tels auteurs, confondre la fonction et la signifi cation fonctionnelle, en respectant Frege au moins.

Ainsi, après avoir décollé de l'image Imaginaire, posons une question: “Pourquoi cette foule de non-guerriers était-elle nécessaire dans l'armée féodale?” Pour souligner la force de la partie privilégiée de l'armée.

La cavalerie avait l'air infiniment gagnante face à cette foule en termes de dégâts infl igés à l'ennemi, où les victimes étaient généralement les mêmes paysans, et aussi en termes de survie banale sur le champ de bataille: des centaines de soldats morts correspondaient aux quelques chevaliers morts.

Revenons à nos jours et découvrons des unités militaires similaires sur le champ de bataille de la part de la Russie. Ce sont des SMP (Sociétés Militaires Privées), dont la position est très diff érente des compagnies similaires européennes ou américaines dont nous sommes habitués dans d'autres guerres… et dans la guerre actuelle aussi.

Habituellement, les mercenaires remplissent une fonction sérieuse mais auxiliaire, en restant dans l'ombre, comme si de l'autre côté de la loi. Ce n'est pas surprenant, car les soldiers of fortune sont en eff et en dehors de la loi militaire et des conventions internationales. Mais dans ce cas, les SMP russes prennent la bannière de la guerre entre leurs mains.

Leurs actes cruels et criminels, combinée à une grande effi cacité militaire, sont particulièrement ciblés dans le contexte de conscrits démoralisés et incapables de se battre. De plus, tout le monde en Russie sait que les SMP recrutent ouvertement des criminels dans les prisons russes. On pourrait penser que c'est une sorte d'ironie moche: en fait, on explique aux écoliers en classe que le service militaire est un privilège! Il s'avère que les plus privilégiés sont des criminels. Ceux pour qui les lois internationales et étatiques sont eff acées, pour qui la Loi elle-même est eff acée en tant que phénomène.

0. … des enfants dévorés senfuient du corps des cannibales

Mais pourquoi cela arrive-t-il? Quel est le sens de ce symptôme, de cette déclaration?

Revenons au féodalisme européen. Mais maintenant, nous allons jouer au jeu “Trouvez les diff érences”.

Regardons le système féodal des relations. Indépendamment de votre situation sociale et de la possession de moyens de production vous êtes, en tant que vassal de votre suzerain, soumis absolument à lui seul.

Regardons le système féodal des relations. Indépendamment de votre situation sociale et de la possession de moyens de production vous êtes, en tant que vassal de votre suzerain, soumis absolument à lui seul.

En tant que comte, par exemple, vous n'obéissez qu'à votre duc. Il n'y a pas d'autres dirigeants sur vous. Même le roi ne vous ordonne pas, car vous n'êtes pas son vassal direct. D'autre part, avec le féodalisme, il existe un système d'état. Ici, votre implication dans tel ou tel ordre en tant qu'ensemble est déterminée par le fait de la naissance et cela est fait sans équivoque.

Notons qu'il existe des exceptions à cette règle, soit ils sont condamnés par la société, soit érigés en “exceptions, confirmant (constituant) la règle générale”.

La troisième façon d'écrire un sujet médiéval en tant qu'unité de l'ensemble est la religion, où tous les représentants de la confession monothéiste s'unissent face à un seul Dieu. Par exemple, si vous étiez un Jarl scandinave, vous pourriez sans problème devenir le vassal d'un roi français. Mais il y avait une condition de base — vous devez accepter le catholicisme, vous inscrire en tant que chrétien. Sinon, vous n'existez tout simplement pas en tant que sujet de droit pour la société française.

On peut remarquer que dans les trois cas le sujet n'est pas confronté à la question de savoir à quel ensemble il appartient. Dans des contextes sociaux et juridiques il est clairement défi ni et enregistré comme faisant partie de la féodalité, un représentant de la classe ou le fi ls de Dieu.

Mais quelque chose change avec l'arrivée du nouveau temps, la révolution industrielle et l'industrialisation de la société. Pour une personne le problème de sa relation à tel ou tel ensemble se pose d'une nouvelle manière. Peut être le symptôme le plus célèbre de ceci est l'émergence de l'idée d'une nation. Bien que ce soit à peine le seul exemple d'une construction non matérielle parfaite qui écrit l'appartenance d'une personne à un ensemble.

Telles constructions comme nation sont un moyen de répondre aux diffi cultés de l'écriture ensembliste de soi. Ce qui arrive au centre de l'attention des oiseaux migrateurs, plane au-dessus comme l'épée de Damoclès de tout le monde depuis très longtemps. Il semble que trouver des moyens de s'enregistrer dans tel ou tel ensemble fait partie intégrante de la vie dans la formation sociale actuelle.

Des formations où nous existons dans le parallélisme des relations hiérarchiques et des transitions constantes entre des ensembles dynamiques et souvent en confl it et la réalité des coulisses des relations avec les Pères.

Et les moyens de s'en sortir peuvent être plus ou moins réussis. Nous nous intéressons maintenant à un, franchement, tout à fait malheureux.

À l'époque moderne, il y avait toute une série de peintures, en particulier de Francisco Goya et Peter Paul Rubens, qui sont tous consacrés à la scène de la consommation sanguinaire de leurs enfants par le père Chronos / Saturne.

Je vais dire de quoi il s'agit: il n'y avait pas une telle cruauté dans le mythe original. Kronos avalait ses enfants, c’est pourquoi ils ont pu être sauvés par Zeus, qui ouvrait le ventre de son père. Ces mêmes paintres ont capturé une nouvelle version du Père. Ici, on pourrait penser en direction de Lévi- Strauss, et c'est en fait une approche super cool, car il y a tout un groupe de mythes avec des transformations successives: (1) sur Uranus et Chronos, (2) sur Chronos et Zeus, (3) sur la naissance d'Athéna. Mais à la fi n du rapport, je vais aller un peu dans une autre direction, à savoir vers un tel Père qui détruit ses enfants.

À Moscou, je passai mon analyse dans un bureau de Sivtsev Vrazhek et j'y allai souvent le long du boulevard près de la station de métro Kropotkinskaya. Peu de temps après le début de la guerre, il y avait des panneaux publicitaires avec des portraits de militaires et une sorte de signature sur l'armée “russe”.

Ce qui m'a surpris, c'est que la grande majorité des gens appartenait défi nitivement ethno- culturellement à des peuples diff érents. Le concept de Russes présenté sur ces panneaux, pour ainsi dire, “Russes d'esprit”, ainsi que l'idée du monde russe, est une façon très spécifi que d'échouer à construire une multitude, associée à l'eff ondrement des frontières.

Non pas dans le sens où les frontières ne peuvent être tâtonnées — elles sont résolument et systématiquement estompées. De tels “Russes” et un tel “monde” ont déjà une relation très conditionnelle avec le concept de nation même. Il s'agit d'une tentative d'eff acer les différences et les frontières des multitudes, à l'instar des dernières déclarations de Alexandre Dugin lors d'une conversation avec Alexandre Loukachenko, qui ont mis à rude épreuve même le président d'un État allié à la Russie.

Ici je voudrais me joindre au débat sur le fascisme. Une des façons de parler de ça est de relier le fascisme au sadisme. En eff et, nous pouvons voir dans les yeux du Père l’agitation de la destruction et de la souffrance des hommes. À première vue, l'exclusivité perverse et l'irremplaçabilité de sa fi gure sont tout à fait évidentes. Mais à propos de la nature de la destructivité et de l'exclusivité de ces Pères cannibalistes, je veux dire mieux. Qu'est-ce qui est détruit par eux en premier lieu? La Loi est détruite.

Les souff rances humaines ne sont pas précieuses en elles- mêmes, mais comme la preuve de l'absence d’aucuns restrictions. Tous les ensembles fusionnent en un, sous l'appel militaire ou sous la répression tombent tous sans discernement. C'est le “tout” qui est en jeu. Les processus de torture et de destruction ne sont pas importants euxmêmes, il faut qu'ils se déroulent de manière incontrôlable, sans système et sans coupures. Avec des ennemis internes et externes, où les ennemis sont en réalité tous et tout le monde, au sens mathématique de ces mots.

Br avec les Noms du Père implicites

À partir de là, nous pouvons dire quelque chose sur l'exclusivité de ces Pères. Ce n'est pas l'exclusivité d’enlacement. Le quatrième anneau est exceptionnel dans le sens où il réalise la fonction d'effacer les frontières, de mises en continuité d'autres anneaux par les bretelles. Eh bien, que se passe-t-il avec le nœud borroméen ou l’enlacement triple lors de mises en continuité avec le quatrième, nous savons en général — nous obtenons un trèfl e, c.à.d. paranoïa.

Nous connectons des trois ronds de Br avec le rond №4 par trois bretelles de la procédure mise en continuité

Nous eff ectuons le premier mouvement de Reidemeister pour obtenir Tr

La seule chose à noter à la fi n du rapport — c'est la non-trivialité du retour de trèfle au nœud borroméen. Nous sommes souvent hypnotisés par l'image de l'histoire allemande, dont la beauté visuelle est largement soutenue par la répression sévère de toute manifestation de retour au National-socialisme. Parfois, ces répressions antifascistes semblent tellement folles que vous commencez à vous poser des questions: “Et ce fascisme a-t-il été surmonté si, par exemple, dans la version allemande du jeu informatique historique “Hearts of Iron”, les titulaires de droits étaient obligés de retirer le drapeau du Troisième Reich?..” Mais il suffi t de détourner les yeux de l'Allemagne et nous remarquerons que dans la plupart des autres pays, le fascisme ne disparaît pas du tout avec la disparition des corps paternels et même des cultes de la personnalité. Leur disparition à un moment donné ne devient plus une chute ou un changement d'anneau. Ils font partie d'un nœud monolithique qui ne fait pas un anneau séparé.

Il semble que cette perspective nécessite une approche plus attentive, si nous commençons à parler de la possibilité à surmonter le fascisme dans certaines cultures et certains États, les concepts et les points de vue populaires ne sont pas suffi sants.